- dégradé
-
• XIVe; de 2. dégrader1 ♦ Affaiblissement ou modification progressive d'une couleur, d'un éclairage. Des effets de dégradé.♢ (XXe) Cin. Procédé par lequel on fait varier l'intensité lumineuse de l'image.2 ♦ Technique de coupe consistant à diminuer progressivement l'épaisseur des cheveux. Une coupe en dégradé.dégradén. m. Disposition dégradée des valeurs, des couleurs, en peinture, en photographie, etc. Papier donnant de bons dégradés.I.⇒DÉGRADÉ, ÉE, part. passé et adj.I.— Part. passé de dégrader1.II.— Emploi adj.A.— [En parlant d'un militaire] Qui a été destitué d'une manière infamante de son grade et exclu de l'armée. Un officier dégradé (A. DAUDET, Rois en exil, 1879, p. 329).— Emploi subst., rare. Des ministres écrivirent à Bazaine, (...) des ministres l'appelèrent « M. le maréchal », lui, le dégradé, et (...) il fut question de le pensionner (CLEMENCEAU, Iniquité, 1899, p. 211).B.— Au fig. Dont la valeur morale a diminué. On n'arrache jamais par des lois réprimantes qu'une obéissance trompeuse et dégradée (Le Moniteur, t. 2, 1789, p. 357). Le prince d'Axel, (...) cette Altesse dégradée, ce sinistre viveur (A. DAUDET, Rois en exil, 1879 p. 103) :• ... parmi tous les hommes avilis de la nation dégradée qui se soumet au joug honteux de la tyrannie, l'être le plus méprisable est celui qui s'enorgueillit de gouverner un tel peuple.GENLIS, Les Chevaliers du Cygne, t. 1, 1795, p. 299.— Emploi subst., rare. Voilà des serfs et des maîtres; voilà des êtres bien nés et des dégradés (BARRÈS, Amit. fr., 1903, p. 3).C.— P. ext. Qui a été mis en mauvais état, qui a été endommagé. Genestas entrevit une douzaine de chaumières abandonnées, sans fenêtres ni portes; leurs toitures dégradées laissaient voir d'assez fortes trouées (BALZAC, Méd. camp., 1833, p. 18). La route était fort dégradée, avec des ornières pleines d'eau (NERVAL, Filles feu, Angélique, 1854, p. 578).Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1878.II.⇒DÉGRADÉ, ÉE, part. passé, adj. et subst. masc.I.— Part. passé de dégrader2.II.— Emploi adj. [En parlant d'une couleur, d'une lumière] Dont l'intensité diminue graduellement, insensiblement. Ces ombres moelleusement dégradées et profondes qu'il [Luini] emprunte au Vinci (GAUTIER, Guide Louvre, 1872, p. 54). Couleurs pâles, prolongées à d'infinies distances et dégradées dans le même bleu (MALÈGUE, Augustin, t. 1, 1933, p. 199).III.— Subst. masc. Passage graduel, insensible d'une couleur, d'une lumière à une couleur, une lumière moins intense. Larges pans de demi-teintes allant, par d'ineffables dégradés, chercher l'ombre absolue (LHOTE, Peint., 1942, p. 87).STAT. — Dégradé1 et 2. Fréq. abs. littér. :443. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 056, b) 476; XXe s. : a) 395, b) 489.dégradé [degʀade] n. m.ÉTYM. XIVe; de 2. dégrader.❖1 Affaiblissement ou modification progressive d'une couleur, d'un éclairage. || Des effets de dégradé.0 (Il) avait ménagé par des ampoules, sous la longue tonnelle qui menait à la terrasse sur le Mein, un tunnel coloré par lequel vous étiez conduit, avec de savants dégradés de lumière, jusqu'à la pleine lune. Ainsi la transition entre le jour et la nuit paraissait toute naturelle.Giraudoux, les Aventures de J. Bardini, p. 58.2 (XXe). Cin. Procédé par lequel on fait varier l'intensité lumineuse de l'image.❖HOM. 1., 2. Dégrader, (et p. p.).
Encyclopédie Universelle. 2012.